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Toujours Loin
4 mars 2015

Cauchemars

08H52

the_wind_in_my_face__by_gloeckchen-d6louj1

 

Crise d'angoisse hier soir, après le RDV où j'étais incapable d'articuler, de parler, de prononcer quoi que ce soit de censé. J'étais triste, mal, je l'ai dis à mon psy : je n'avais pas envie de venir, je ne suis pas bien. Analyser la peur des autres, et je suis fatiguée de toujours répéter les mêmes phrases. Les mêmes souffrances. A force cela ressemble à une récitation. Je ne sais plus où j'en suis. Que craignez-vous ? Pourquoi avez-vous peur ? A quoi pensez vous ? Je répète, encore, je me demande si je suis compréhensible, je répète, je tente de trouver quoi dire, je fini par me taire, fatiguée, lasse de cette guerre qui dure depuis toujours. Envie de souffler laissez-moi. Laissez-moi je suis fatiguée. Et j'entre dans des discours incompréhensibles. Peut-être que ça ne partira pas. C'est là depuis toujours. Peut-être qu'il cloche quelque chose chez moi. Dans mon cerveau. Peut-être qu'on y peut rien.

J'ai angoissé le soir parce que j'ai eu mon habituelle suite logique : je n'y arrive plus, mes peurs sont trop ancrées, mes peurs me cadenassent, je peine à trouver un sens à ma vie, je me sens coincée dans ce monde où je ne trouve nulle place, donc mourir serait une bonne issue, mais je ne veux faire de mal à mes proches, sauf que je dois penser à moi, donc je dois mourir, je dois aller là-bas, je dois sauter dans le vide. Et j'ai imaginé. Quand j'aurai la voiture, conduire deux heures et demi, seule, arriver là-haut, dans le froid, seule, mourir, seule. Seule... C'est terrible d'imaginer, de deviner facilement les sanglots et la solitude autour de la mort. Cette solitude qu'on ne mérite pas alors. Trouver le courage de sauter. Se dire, c'est comme lorsque j'ai sauté à l'élastique, suffit d'y aller sans réfléchir. Cent-cinquante mètres de chute, normalement, je ne devrais pas survivre. Bref. Ca tournait en boucle dans ma tête façon vieux risque rayé. Ca m'a délenché une crise, j'arrivais plus à respirer, je me sentais coincée dans ma vie, coincée parce que mourir m'effraie, ou plutôt, la solitude autour, le courage qu'il faut. Les gens auront beau dire, et je l'ai déjà expérimenté, les deux jambes dans le vide ou le couteau à la main, il faut beaucoup de courage pour s'arracher de la vie. C'est une organisation indescriptible. Une souffrance à vif.

Ca m'a réveillée ce matin. Le cauchemar, d'être là-bas, dans le noir, seule, angoissée. La solitude. La solitude... Cette angoisse sans nom qui me bouffait de l'intérieur et m'a réveillée. J'étais mal, j'ai sauté hors du lit. J'ai pensé, merde, je ne peux même plus me reposer la nuit, déconnecter de tout. Pas de répit, pas de pause, de rédemption. Juste la souffrance qui s'étend toujours et prend toute la place.

Je prends le train à 14H pour mon RDV. Sortir me fera peut-être du bien. Je ne sais quoi penser. La peur me dévore. Je suis coincée.

 

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Toujours Loin
  • Pour écrire, tenir, attendre Pour voir, colorier, espérer - 28 ans, diagnostiquée bipolaire, borderline, soucis d'anxiété sociale - Je ne sais pas où je vais, mais j'essaie d'y aller. Je veux que demain enfin veuille dire quelque chose.
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